Héritages à portée de main

Ligne graphique & supports d'exposition

 

 

Avril – Septembre 2024
Université de Lille

 

 

Héritages à portée de main est une série d'événements portés par le laboratoire LACTH et soutenus par le programme Les sciences infusent, ayant à cœur de mettre en lumière des composants du second œuvre de l'architecture d'après-guerre, aujourd'hui oubliés et délaissés .

 

Se focalisant sur sept composants en particulier, répartis sur le territoire des Hauts-de-France, ces événements cherchent à faire redécouvrir et à revaloriser ces éléments dépréciés qui, n'ayant pas encore de valeur patrimoniale, semblent voués à disparaître.

Concept graphique
 

Beauté cachée

On désigne par second œuvre, tout élément d'une architecture ne composant par sa structure première, le gros œuvre, mais la complétant : éléments de façade, revêtements de mur ou de sol, vitrages, etc.

 

Regroupé sous l'intitulé Héritages à portée de main, le projet mené par le chercheur Éric Monin du LACTH a pour volonté de mettre en lumière certains de ces éléments, à travers des expositions, des ateliers ou des animations, in situ et avec les personnes les côtoyant.

Proposant pour chaque composant une mise en valeur spécifique, ces événements participent d'un même objectif : celui de proposer un nouveau regard sur la beauté, l'utilité et l'importance historique de ces objets.

Bien que multiforme, le projet Héritages à portée de main devait initialement communiquer à travers une seule affiche, déclinable pour chacun des sept événements. Cette approche ne pouvant, à mon sens, rendre justice à la beauté unique des composants présentés, la première étape fut de repenser la campagne « à l'envers », en travaillant d'abord sur un visuel spécifique pour chaque objet.

 

Pour ce faire, de premières recherches illustrées de ces objets furent initiées, se focalisant sur les jeux de matières, de lumières, de couleurs et de formes qu'ils nous proposent. Réalisées par couches successives de textures aux teintes dorées, argentées, ou chatoyantes, ces représentations viennent magnifier et redonner une noblesse à ces éléments qui semblent en être dénués aux yeux du spectateur.

Souvent focalisée sur une partie ou une unité du composant (par exemple un carreau de la façade, un bac Luna®, etc.) chaque illustration prend place sur un fond coloré qui l'isole pour mieux la mettre en valeur, tandis que le reste de la structure est suggéré au trait. À l'inverse de son usage réel où le composant est souvent présent uniquement pour habiller et embellir l'édifice sur lequel il se trouve, ici l'architecture se soustrait pour valoriser le composant.

Denain-Illustration
Illustration du claustral de l'agence postale de Denain, grille métallique enveloppant le bâtiment et sujet de la septième exposition du projet. Vu par les locaux comme une grille de prison, l'illustration cherche à magnifier les jeux de lumière et d'ombre de cette structure si particulière. (Architecture : Pierre-François Delannoy, circa 1970. Photographie : Éric Monin).

Poésie de l'observation

En parallèle de ce travail illustratif, s'est développé l'envie d'utiliser l'écrit comme outil supplémentaire de mise en valeur. À partir d'observations personnelles et en accord avec le chercheur, un ensemble de textes furent ainsi rédigés pour accompagner chaque illustration.

Imaginés comme des extraits de descriptions, des commentaires poétiques sur l'apparence de tel ou tel objet, ces textes cherchent à faire travailler l'imaginaire et la curiosité du spectateur, en opposition à l’extrême banalité où sont souvent relégués ces éléments architecturaux.

Prenant en compte les spécificités de ces objets, mais aussi de l'événement et du lieu, chaque texte est rédigé sur-mesure. Par exemple, l'atelier pédagogique de l'événement n°4, se destinant à un très jeune public, le texte écrit pour l'occasion prend la forme d'une comptine soulignant la ressemblance des motifs géométriques de la façade avec des poissons et des serpents.

Dans un autre registre, l'affiche de l'événement n°5 (concours et exposition autour des abribus du village de Bachy) propose un langage beaucoup plus léger. Introduisant le terme inventé de Tête d'aubette, un nom fleuri qui sonne comme un doux juron, le texte vient souligner la ressemblance des abribus avec une bête, la bouche ouverte. Dans un registre familier et chaleureux, le texte se fait le reflet de l'attachement des habitants du village à ces édifices, qui furent célébrer lors de la ducasse annuelle.

Chaque texte, qui s'imbrique et s'entrelace avec son illustration, est mis en page utilisant la typographie Anisette.

Cette police de caractère, offrant la possibilité de jouer avec la largeur de ses lettres, permet de créer un rythme visuel, de donner une vibration géométrique aux textes, semblable aux façades faites de carreaux Gilson ou de bacs Luna®. Sa présence permet également de créer une cohérence visuelle entre toutes les affiches et participe fortement à l'identité du projet Héritages à portée de main.

Application & déploiement
 

Du timbre au panneau d'exposition

Prolongeant le travail mené pour la campagne de communication, un ensemble de supports furent créés pour les différents événements du projet.

Allant des classiques panneaux d'exposition, livrets et fiches de présentation, au plus surprenant timbre, chaque support est pensé pour s'adapter au lieu et à son public.

Toujours mis en cohabitation avec les éléments qu'ils valorisent, ces supports proposent de nouvelles perspectives au spectateur, un regard croisé entre les images et photos d'archives, les illustration des affiches, et les composants eux-mêmes.

 

En flirtant parfois avec l'esthétique des Trente glorieuses, période sur laquelle se porte le projet, certains supports ravivent même le lien affectif que peut avoir le public avec ce type d'architecture, tout en rappelant leur ancrage historique.

De l'unité vers l'ensemble

Clôturant le travail graphique réalisé pour chaque événement, une affiche générique fut également créée, permettant de pouvoir communiquer sur le projet dans sa globalité lorsque cela est nécessaire.

 

Conçue comme une version condensée des autres affiches, elle arbore des illustrations simplifiées des éléments architecturaux, ainsi que la liste des lieux et des événements, travaillée avec la typographie Anisette. Bien que moins impactante sur le plan graphique, l'affiche permet néanmoins de visualiser l'ampleur et la richesse du projet, présent sur sept lieux et sur une durée de six mois.

Si vous souhaitez en découvrir plus sur le contenu de ce projet, rendez-vous sur la page dédiée.